vendredi 20 janvier 2017

Des mages venus d’Occident (cf. Mt 2,1, apocryphe)

μάγοι ἀπὸ δυσμῶν
magoi apo dusmôn

Chers amis,
Depuis dimanche dernier, ma vie est calme… Je hante les rayons de la bibliothèque et fignole ma présentation. J’ai rencontré deux fois mon directeur, le P. Anthony. Il est content de mon travail et m’a donné quelques pistes intéressantes, fait remarquer des détails auxquels je n’avais pas pensé et permis de resserrer mon propos. J’ai même eu un peu de temps pour fignoler un diaporama afin de projeter les quelques tableaux et listes de référence utiles à mon intervention. J’en profite pour glisser une image de la Tenture de l’Apocalypse d’Angers, qui illustre justement le verset que je traite plus particulièrement.
Le sommeil des justes (Ap 14,13) de la Tenture de l'Apocalypse d'Angers (1380)


Mercredi soir, tout de même, avec quelques amis, nous sommes allés au restaurant Kangourou. Non, ce n’est pas un australien mais un géorgien… Comme en mars dernier, j’ai craqué pour le Khatchapouri adjarouli. Soirée sympa et pleine d’humour.
Sinon, je continue la lecture de la fabuleuse histoire de cet Empire imaginé par Jean d’Ormesson. À ce propos, une de mes paroissiennes s’inquiétait de me voir lire “Jean d’O” alors que je prépare cette fameuse leçon… En fait, j’utilise une technique mise au point il y a plus de 25 ans et que je pourrais nommer “OTM” (Optimisation du Temps de Marche). Cela consiste à lire en marchant pendant les trajets entre l’école et la maison, entre la maison et l’arrêt de bus… Avec un peu d’exercice, on parvient à éviter les obstacles (fixes et mobiles) et à interrompre la lecture lorsqu’on doit traverser une route tout en restant concentré sur sa lecture. Mais parfois, on se fait remarquer par des amis qui passent juste au moment où vous attendez au feu rouge, cela m’est arrivé hier en début d’après-midi. La rencontre a donné lieu à une petite conversation WhatsApp.

Adoration des mages, Sarcophage des époux
iv° siècle, Musée de l'Arles antique
En fin d’après-midi, l’ÉBAF avait organisé une conférence (un peu comme celle de la semaine dernière sur les chrétiens melkites). Le conférencier est un docteur en histoire de l’art qui passe l’année à Jérusalem pour contribuer au programme de la Bible en ses Traditions (BEST). Il a présenté un exposé sur le thème : « Ces rois mages venus d’Occident. La péricope des Mages et ses traditions iconographiques et littéraires au Moyen-Âge ». Il s’agissait de découvrir quand et pourquoi les mages de l’Épiphanie ont été couronnés pour devenir les Rois Mages. Dans la tradition chrétienne, on leur a rapidement donné le titre de rois à cause de certains textes de l’Ancien Testament (Is 60,3-6). Mais l’iconographie ne leur a donné une couronne qu’au xe siècle en Occident : à l’époque, on établissait un parallèle entre l’adoration de l’Enfant-Jésus par les mages et l’hommage des provinces à l’Empereur germanique. Les représentations iconographiques sont tout à fait identiques. C’était passionnant. Je vous mets un article qui résume le sujet par le même auteur. Tout sera bien plus clair que si je m’y collais moi-même.
En rentrant au Collège, un peu rapidement car j’avais la messe à célébrer, j’ai vu un spectacle qui m’a laissé comme deux ronds de flan… Il faut savoir qu’à Jérusalem, les voies sont dangereuses pour les cyclistes. Donc, ils roulent sur le trottoir qui, de ce fait, n’est plus un lieu très sûr pour les piétons qui pensaient y trouver refuge. En plus, à Jérusalem, avec la mode des vélos électriques, on ne les entend pas venir. Il faut dire qu’à Jérusalem, il n’y a pas de plat : soit tu montes, soit tu descends. Hier soir, donc, j’en ai vu un dévaler en roue libre depuis la Porte Neuve. Il téléphonait avec son portable qu’il avait coincé avec son épaule droite sur son oreille. Le bras droit passait sur la tête pour boucher l’oreille gauche, assurant ainsi une audition optimale de la conversation téléphonique. La main gauche était sur le guidon et appuyait frénétiquement sur la sonnette, pour dire « Place ! Laissez-moi de la place ! Je passe ! Bougez-vous ! Je suis là ! Si vous ne vous écartez pas, je vous roule dessus ! Place ! » Honnêtement, je pense que s’il s’était passé quelque chose, il n’aurait pas eu la possibilité d’éviter la collision. C’est dans ce genre de situations typiquement hiérosolymitaines que la technique de l’OTM est particulièrement utile. Pour ma part, quand je vois débouler un cycliste à toute blinde, je m’arrête et reste droit à ma place, prêt à repousser le gars s’il me fonce dessus.
Enfin, la vie continue.
À bientôt,
Étienne+

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