samedi 22 octobre 2016

Rameaux en main, formez vos cortèges ! (Ps 117,27)



Chers amis,
Comme je suis retourné pour quelques semaines à Jérusalem, je reprends ce blog…
Ce lundi 17 a été consacré au trajet vers Tel Aviv. La logique (?) a voulu que de Marseille, je parte vers Francfort… Le transit dans cet immense aéroport fut long : presque neuf heures… que j’ai occupées à diverses activités.
Petite chapelle de l'aéroport
Tout d’abord, la prière… J’avais pris contact avec l’aumônier catholique de l’aéroport pour célébrer la messe à la chapelle. Or, il y a trois chapelles dans l’aéroport de Francfort mais je l’ignorais… En demandant mon chemin aux employés, ils m’ont orienté vers une chapelle secondaire… J’ai donc attendu/fait oraison… En consultant le dépliant décrivant les vitraux de la chapelle, j’ai réalisé qu’il en existait deux autres ! Rejoindre la chapelle principale fut une véritable aventure : quel labyrinthe ! S’orienter dans cet immense aéroport, rempli de barrières, de passages, d’escaliers et même de passages souterrains ! Quelle affaire. 
J’ai fini par trouver la chapelle… Et ai célébré la messe. Repas (à 15h30 !) dans un petit resto de l’aéroport. Puis je me suis installé à un bureau où je pouvais brancher mon ordinateur et grâce à une bonne connexion Wi-Fi, j’ai travaillé un bon moment (4 heures). Mes étudiants du Studium ont pu recevoir de quoi travailler en mon absence (tant pis pour eux !)
Puis nouvelle expédition en direction de la porte C13, exclusivement réservée aux vols vers Tel Aviv : procédures de sécurité renforcées et nous voilà parqués dans un coin isolé, sans contact avec le reste de l’aéroport.
Embarquement sans trop de problème dans un A320 bondé et nous atterrissons à 2h45 à Tel Aviv. Les formalités d’entrée en Israël ont été hyper rapides… À 3h10, j’avais passé les contrôles de passeport (2 personnes devant moi) et récupéré ma valise : elle est sortie du tunnel devant moi au moment où j’arrivais devant le tapis roulant…
Sherout, et arrivée à 5 heures du matin devant le Collège.
En fait, la journée du mardi, j’ai plutôt dormi. En fin d’après-midi, une petite ballade m’a aéré.
En ce moment, c’est la fête de Soukkot (suivre le lien pour d'autres informations). La Vieille Ville est donc bien remplie. Depuis la terrasse du Collège, on voit le flot ininterrompu de juifs qui se rendent au Mur occidental.
Étrog et loulav
L’autre jour, sur l’esplanade du Mur, il y avait une vente d’étrog… Étrog, c’est le nom hébreu du cédrat. Cet agrume, qui ressemble à un gros citron, est un élément essentiel de la fête de Soukkot. En effet, dans le Lévitique, on décrit le rituel de cette fête. En plus de la soukka (la tente, la cabane, le tabernacle qui donne son nom à la fête) dans laquelle on passe beaucoup de temps pour manger, se retrouver en famille, il est important de composer une sorte de bouquet avec les « quatre espèces ». Il s’agit d’une branche de palmier dattier (le loulav qui donne son nom au bouquet), une branche de myrte, une branche de saule et un cédrat, noués ensemble par un double nœud. Autant les branches des arbres sont relativement faciles à trouver, autant mettre la main sur un cédrat de bonne qualité relève de l’exploit. On raconte qu’un étrog parfait peut se vendre jusqu’à 1 000 € !!! Des rabbins se spécialisent dans la certification des étroguîm (un étrog, des étroguîm).

Ces quatre espèces doivent servir à se réjouir pour cette fête : pendant les sept jours de la fête, les juifs se rendent au Mur pour agiter dans toutes les directions leur loulav, conformément à Lv 23,40. Pour protéger le loulav durant le transport, on le range dans un long étui en plastique. Les gens vont en famille, tout habillés pour la fête, avec leur loulav.
Le rituel de cette fête est suggéré par le psaume 117,27 : « Dieu, le Seigneur, nous illumine. Rameaux en main, formez vos cortèges jusqu'auprès de l'autel. » Et il rappelle aussi notre procession des Rameaux bien que la fête de Soukkot ait lieu dans la troisième semaine du premier mois du calendrier hébraïque (le premier jour a lieu entre le 19 septembre et le 18 octobre), soit à six mois de la fête de Pâques.
Patriarcat arménien catholique
Je suis aussi passé (à travers une foule compacte) par la Via Dolorosa. Je voulais aller voir l'église du patriarcat arménien catholique, située à la troisième station du Chemin de Croix. En effet, son architecte n'est autre que l'abbé Joseph Pougnet (1829-1892), prêtre du diocèse d'Avignon et architecte de l'église de Frigolet, de l'église des Réformés sur la Canebière et de celle de Sainte-Garde... 
Ce samedi matin, j’ai rencontré le P. Anthony, mon directeur. On a balisé le travail pour le temps de mon séjour.
Cet après-midi, Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du patriarcat latin est venu au Collège pour célébrer la messe en l’honneur du Frère Salomon Leclercq, Martyr de la Révolution (massacres de septembre), canonisé dimanche dernier par le Pape en même temps qu’Élisabeth de la Trinité. Les Frères sont très fiers de cette élévation sur les autels. C’est en plus une belle figure d’éducateur que nous pouvons prier.
La grande salle était remplie, avec une demie douzaine de prêtres (dont un lazariste slovaque qui connaît un prêtre de Notre-Dame de Vie là-bas !) et aussi Mgr Jules Joseph Zerey, archevêque grec catholique melkite de Jérusalem. La messe était en arabe, mais les intentions de la prière universelle étaient en français. J’étais aussi content de reconnaître la première lecture : Rm 8,31-39.
Pour avoir du monde à la messe, par ici, il faut toujours qu’il y ait quelque chose à manger ensuite… Même si le buffet était pantagruélique, on avait l’impression que les gens n’avaient pas mangé depuis trois jours. Ils ne lésinent pas pour se servir : c’était le concours de l’assiette la plus remplie.
J'ai parlé un bon moment avec Mgr Jules Joseph... Je vous laisse avec cette petite vidéo du Jour du Seigneur diffusée au cours de l'été.

À bientôt donc,
Je prie pour vous.
Étienne+

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